Dans son édition du 4 octobre 2021, Corse-Matin faisait état d’un document interne du centre hospitalier de Haute-Corse qui tirait la sonnette d’alarme. Un constat sans équivoque possible :
- services exigus
- saturation du site avec un accès difficile
- hélistation non conforme
- système de traitement d’air vétuste
- surfaces insuffisantes pour les activités des urgences
- incapacité à absorber les flux grandissants de patients
Ce document affirmait que la crise sanitaire de la Covid-19 a agi comme un catalyseur de toutes ces difficultés en révélant une nouvelle fois « la problématique majeure de l’établissement en termes capacitaires ».
Le 30 octobre 2017, des agents de l’hôpital avaient fait une grève de la faim pendant plusieurs jours pour alerter sur la situation catastrophique du centre hospitalier.
L’objectif était de dénoncer une situation financière catastrophique, la vétusté et un établissement qui n’est plus aux normes, l’état honteux des urgences et un service psychiatrique du XVIIIe siècle. Une de ces agents, Josette Risterucci avait évoqué un plan de modernisation qui, malgré les promesses, n’a jamais été mis en œuvre depuis 20 ans !
En 2019, c’est au tour des urgentistes de se mettre en grève pour réclamer une modernisation de l’hôpital. Vêtus de noir, ils avaient organisé une marche silencieuse dans les rues de Bastia avec un cercueil comme symbole de leur ras-le-bol.
Le centre hospitalier de Bastia est un hôpital modulaire de type Duquesne en vogue dans les années 70. II s’agit d’une conception permettant une adaptation facile en fonction des besoins. La construction était rapide et à faible coût mais présentait des inconvénients en termes de qualité de construction et de durabilité. Les matériaux utilisés étaient souvent de qualité inférieure et leur durée de vie était limitée.
La conception modulaire de ces hôpitaux les rendait moins adaptés aux technologies modernes de l’équipement médical.
Au fil du temps, ces hôpitaux modulaires ont vieilli et sont devenus obsolètes, présentant des problèmes structurels et de maintenance qui ont conduit, bien souvent, à leur fermeture ou leur remplacement.
En dehors de la problématique du financement, il est aussi question de son emplacement. Et il ne saurait être question de l’implanter ailleurs qu’à Bastia où se situe le centre hospitalier actuel.
Un hôpital est un acteur économique majeur d’un territoire donné. Il apporte de nombreux avantages tels que la création d’emplois, une augmentation de la demande de biens et de services, des investissements et une attractivité.
Sous peine d’un déclassement irréversible, Bastia ne peut y renoncer.
Notons que la ville a perdu, en l’espace de quelques années, entre autres, le conseil départemental et la chambre d’agriculture.
Et, alors que les projets structurants peinent à voir le jour, comment serait-il possible d’admettre que l’hôpital plie à son tour bagage pour se construire ailleurs ?
Le problème c’est que le projet de centre hospitalier universitaire porté par le Président du conseil exécutif de Corse adopté par l’assemblée de corse (délibération 20/124 en 2020) fragilise les chances d’obtenir un nouvel hôpital à Bastia.
En effet, l’Etat pourrait ne pas vouloir porter financièrement les deux projets. Et comme souvent, en pareilles circonstances, à force de tergiversations, au final, n’en porter aucun.
Pour toutes ces raisons, j’ai signé la pétition en ligne lancée par le collectif corse santé pour un nouvel hôpital à Bastia.
Une pétition que je vous encourage à signer ici: https://nouvelhopitalbastia.com/
Il en va de la santé de dizaines de milliers de Corses qui ont besoin d’un hôpital performant à Bastia !