Ce n’est pas parce que Marine Le Pen s’est sabordée lors du débat télévisé de l’entre deux tours que la lutte est terminée.
J’ose affirmer que Marine Le Pen est une usurpatrice ! Oui, quand elle affirme être la représentante du peuple, Marine Le Pen est une usurpatrice.
Rien ne lui permet de faire une telle affirmation ni dans son histoire, ni dans son action politique.
Elle est née une cuillère en argent dans la bouche. Lorsque des étudiants triment en étant dans l’obligation de travailler pour payer leurs études. Elle, elle écumait les boites de nuit dans son rôle de fille à papa.
Après être devenue avocate, elle abandonne la profession au bout de six années. Six années autant dire rien dans une profession qui demande 10 ans de galères pour exister.
Après avoir quitté le barreau, elle se fait embaucher dans l’entreprise familiale qu’est le FN.
Vous en connaissez beaucoup des gens du peuple, qu’elle dit pourtant représenter, disposant de ce luxe ?
Ne nous trompons pas, c’était sa liberté de choisir cette vie, d’assumer son rôle d’héritière. On peut simplement se demander en quoi elle peut revendiquer la représentation du peuple !
Le FN ce fameux parti anti système qui fait comme tous les autres partis. En effet, suite aux élections législatives de 2014, il a perçu 5 millions d’euros de subvention. Certes, bien loin du PS et de l’UMP mais plus que Europe Ecologie Les Verts.
Le problème de Marine Le Pen c’est que si elle n’a pas occupé de fonction ministérielle, elle a tout de même un rôle d’élu. Elle est députée européenne.
Au passage, une fonction qui lui permet de toucher un coquet salaire mensuel brut de 7 956,87 €. Salaire auquel s’ajoute 4 300 euros par mois de frais et une indemnité forfaitaire de 304 euros par journée de présence.
Au nom de la sécurité du peuple, Marine Le Pen demande, le rétablissement des frontières. Elle souhaite mettre fin à l’espace Schengen qui, selon elle, est une véritable passoire. Elle dénonce l’invasion massive d’immigrés, un déferlement.
Seulement voila, quand l’union européenne propose une résolution visant à renforcer les frontières de l’espace Schengen, le 16/02/2017, elle ne se donne pas la peine de prendre part au vote. Le député européen FN Gilles Lebreton a carrément voté contre. Incroyable non ?
De plus, l’institut Jacques Delors, qui analyse le vote des députés européens, nous apprend que les députés FN se sont opposés à la création d’une agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (1). Un comble !
Au nom des travailleurs, Marine Le Pen fustige l’union européenne notamment sur le statut des travailleurs détachés qui enlèvent le pain de la bouche des Français.
Le hic c’est que ce même institut Jacques Delors nous révèle que sur la question de l’harmonisation des charges sociales et des salaires des travailleurs détachés sur ceux des travailleurs locaux, les députés FN s’abstiennent ! (2). A peine croyable !
Au nom du peuple, elle dénonce le système qui ne cherche qu’à l’asservir. Un système dont font partie les élites et les grandes entreprises qui étouffent les PME et TPE. Marine Le Pen veut détruire ce système au nom de l’émancipation du peuple.
Mais, sitôt au parlement européen, les députés frontistes votent à l’opposé de ce qu’ils affirment être leur combat.
Tenez, la directive sur le secret des affaires, une directive qui inquiète, pourtant, les lanceurs d’alertes, les députés frontistes ont voté pour. (3)
Le FN se revendique du peuple mais il ne cherche qu’à se nourrir de sa haine. C’est la raison pour laquelle quand ils ont des élus, le FN ne cherche pas à protéger l’intérêt du peuple afin d’apaiser sa légitime colère. Tout au contraire, il veut l’attiser en votant contre toutes les mesures pouvant améliorer leur situation.
Le FN met le feu d’un coté tout en prétendant être la solution de l’autre. Il joue au pompier pyromane.
Notre passé démontre les graves conséquences de l’accession au pouvoir de l’extrême droite. Et quand il lui est opposé le poids de l’histoire, Marine Le Pen évoque de « vieilles badernes ».
Alors, quand vous passerez devant le 9 avenue Maréchal Sebastiani, prenez la peine de lever les yeux. Il y a une plaque commémorative, comme il en existe dans de nombreuses villes. Celle-ci est à la mémoire de Jean Carlotti.
Jean Carlotti était un membre de la résistance, sous lieutenant des Forces Français de l’Intérieur.
Il a été fusillé, à Avignon, par les Allemands après avoir été capturé et torturé.
Il est tombé, à 22 ans, loin de chez lui, loin des siens.
Ne laissez pas cette plaque n’être qu’un vague souvenir, une décoration urbaine qu’on ne remarque même plus, une … « vieille baderne »
Ne rendez pas vain le sacrifice de ce jeune homme, à peine sortie de l’adolescence, qui a donné sa vie pour sa volonté d’insoumission.
N’oubliez pas qu’il est tombé pour nous offrir la possibilité de pouvoir dire NON en ce 7 mai 2017 au moyen d’un simple bulletin de vote. Dire NON au national socialisme, dire NON à la haine, dire NON au FN.
(1) http://www.institutdelors.eu/media/france-fr-q8.pdf?pdf=ok
(2) http://www.institutdelors.eu/media/france-fr-q16.pdf?pdf=ok
(3) http://www.institutdelors.eu/media/france-fr-q18.pdf?pdf=ok