Concurrence: mon oeil!

La remise de 20 c€/l TTC du groupe Total Énergies a le mérite, en dehors d’être une bouffée d’oxygène pour notre pouvoir d’achat, de nous apprendre quelque chose.

𝐏𝐚𝐫𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞, 𝐥𝐞 𝐣𝐞𝐮 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐥𝐢𝐛𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐮𝐫𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐞𝐭 𝐝’𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐮𝐧 𝐢𝐦𝐩𝐚𝐜𝐭 𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐟 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐧𝐢𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐱 𝐞𝐧 𝐥𝐞𝐬 𝐭𝐢𝐫𝐚𝐧𝐭 𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐥𝐞 𝐛𝐚𝐬.
𝐋𝐚 𝐂𝐨𝐫𝐬𝐞, 𝐞𝐥𝐥𝐞, 𝐞𝐬𝐭 𝐥’𝐮𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐞̀𝐬 𝐫𝐚𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭𝐬, 𝐨𝐮̀ 𝐢𝐥 𝐟𝐚𝐮𝐝𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐱 𝐞́𝐥𝐞𝐯𝐞́𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐬𝐬𝐮𝐫𝐞𝐫 𝐥’𝐞𝐱𝐢𝐬𝐭𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐮𝐫𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞!!

Ceux qui veulent que rien ne change dans la distribution des carburants sur notre île nient l’existence d’un monopole, pourtant admis par l’Autorité de la concurrence.
Pour cela, il évoque la présence oligopole au niveau des détaillants (stations-services).
En effet, nous l’avons au niveau des enseignes: Vito Corse, Total Corse et Esso (dont le distributeur est Ferrandi)

Cependant, cette apparente concurrence ne résiste pas à l’analyse.
Si Total Énergies n’avait pas vendu 25% de ses parts dans les dépôts pétroliers de la Corse et une partie de son réseau au groupe Rubis, jamais ce dernier n’aurait pu mettre un pied sur le marché insulaire.
Peut on raisonnablement penser que c’est pour maintenant lui faire une concurrence acharnée?
Bien sûr que non!

Pour que le groupe Ferrandi représente l’enseigne Esso, il lui faut acheter du carburant.
Or, en vendant ses parts dans les dépôts pétroliers à Rubis en 2010, Esso a perdu la possibilité du choix de son fournisseur (pour acheter des carburants) de négociation du contrat d’approvisionnement. (Seuls les actionnaires des dépôts ont cette possibilité)
Esso est donc contraint de s’approvisionner en sortie des dépôts, en achetant les carburants à Total Énergie ou à Rubis, avant de revendre au groupe Ferrandi qui revend à ses stations-services.

La réalité c’est que le groupe américain ExxoMobil qui détient la marque Esso se désengage de la distribution partout dans le monde.
Sa présence actuelle en Corse est atypique.
Peut être est-ce lié à l’impossibilité qu’il aurait de lâcher le groupe Ferrandi sans s’exposer à des sanctions financières.
Ce qui est certain c’est qu’il n’a aucune intention d’animer la concurrence insulaire.
Raison pour laquelle il a catégoriquement refusé de s’aligner sur la remise de Total Énergies à la différence de Rubis laissant son propre réseau dans une situation périlleuse.

Enfin, la remise de Total Énergie n’est en rien liée au marché insulaire qui ne représente que 1,3% de son réseau français.
Il s’agit d’une décision nationale en accord avec le gouvernement pour éviter une taxe sur les super-profits.
Ce qui se passe que le marché, en Corse, n’est qu’une conséquence de ce qui se passe au niveau national.

En conclusion, nous avons déjà en Corse un monopole entre les mains du groupe Rubis au niveau de l’approvisionnement et du stockage.
Et, l’oligopole que nous avons au niveau des détaillant n’est que purement facial.
La seule solution serait la mise en œuvre de l’article L410-2 du code du commerce qui permet à l’Etat, de réguler les prix dans un territoire soumis à monopole.
Une régulation qui doit s’appliquer sur tous les maillons de la distribution des carburants de l’approvisionnement aux stations-services en passant par le stockage.
Une régulation qui implique et nécessite que toute la transparence soit faite à tous les niveaux!
Une régulation qui aurait protégé le groupe Ferrandi tout en préservant l’intérêt des consommateurs corses!!

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