Cela s’est passé la semaine dernière et la presse insulaire s’en est fait l’écho. Ces mesures ont été prises dans le cadre d’une enquête sur les conditions dans lesquelles ont été établies des procurations lors du scrutin municipal de juin 2020.
En ce qui me concerne, il suffit de me lire pour comprendre que je me situe dans une opposition à la majorité municipale bastiaise.
Je livre souvent des analyses critiques sur la politique mise en œuvre et notamment dans le domaine social et au niveau des investissements.
Cela déplait au Maire actuel qui prend toute critique de manière personnelle. Mais je n’en ai cure. L’expression de l’opposition fait partie du jeu démocratique et s’il ne le comprend pas c’est plutôt son problème.
Je suis également un farouche défenseur de la présomption d’innocence.
Toute, même suspectée de la commission d’une infraction, ne peut être considérée comme coupable avant d’en avoir été définitivement jugé comme tel par un tribunal.
Si l’enquête en cours doit susciter la plus grande attention, à ce stade, il n’y a donc pas de coupable. Et jeter l’opprobre sur ces deux adjoints serait contraire à l’idée que je me fais de la justice et de la politique. Toute exploitation à des fins électoralistes ne grandirait pas ceux qui en useraient.
Dans ce contexte, le communiqué de Julien Morganti interpelle. Il affirme, je cite, « la présomption d’innocence n’empêche pas le principe de précaution » tout en évoquant un discrédit qui frappe la majorité municipale.
Il faut dire que le discrédit ça le connait ! Rares sont les personnages politiques dont les paroles, sitôt prononcées, sont déjà en contradiction avec leurs actions pourtant très récentes.
Nous sommes pendant la campagne municipale, début juin 2020. Par un procédé qui laisse sans doute à désirer, les Bastiais découvrent que l’un de ses colistiers est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour harcèlement moral sur son ex compagne, dont il a été le supérieur hiérarchique.
Il sera finalement condamné le 16 février 2021.
Au moment où ces faits sont portés à la connaissance du public et à la sienne, ce colistier avait droit à la présomption d’innocence. Cependant, à aucun moment Julien Morganti ne s’est appliqué le principe de précaution qu’il entend pourtant imposer aujourd’hui à la majorité actuelle. Etonnant, non ?
Soit il a des troubles de la mémoire, ce qui serait un tantinet gênant pour exercer des responsabilités.
Soit il se moque des gens, ce qui est un problème quand on réclame leur confiance.
Dès lors, il apparait étonnant que le soutien du maire de Bastia ait été exprimé une heure après le communiqué de Julien Morganti. Qu’il le fasse est, somme toute, normal mais pourquoi attendre d’en être ainsi sommé?
Il faut dire qu’en la matière, il est assez avare.
Par exemple, il n’a témoigné aucun soutien à Fabienne Giovannini, ancienne présidente de l’OPH2C, mise en examen pour atteinte à la sincérité du scrutin, dans le cadre des élections municipales de 2020 à Bastia*
Pourtant, elle doit être, à l’instar des deux adjoints, toujours présumée innocente.
Les irrégularités et les fraudes se doivent d’être combattues car elles confisquent l’expression populaire. Il en va de la préservation de la démocratie.
A la différence d’un Julien Morganti dont l’unique action se résume à un inutile verbiage, le groupe Unione per Bastia avait saisi le tribunal administratif de litiges sur le déroulement des opérations de vote.
Si l’élection municipale a bien été validée, il n’en reste pas moins que la haute juridiction administrative a admis que des messages publiés sur les réseaux sociaux, dont trois par un colistier de Pierre Savelli ont dépassé les limites admises de la polémique électorale.
De plus, elle a estimé que les courriers de la Présidente de l’office de l’habitat de Corse (OPH2C) ont caractérisé une campagne de promotion publicitaire ayant violé le code électoral.
Cela a entrainé l’annulation de l’attribution du 43ème siège de conseiller municipal à la liste « Bastia più forte inseme ».
A ce titre, la justice pénale a été saisie pour atteinte à la neutralité du service public que constitue la contribution de l’OPH2C, de détournement de fonds publics et recel.
C’est maintenant à elle, et à elle seule, de se prononcer. Son travail doit se faire dans la sérénité et surtout dans le respect de la présomption d’innocence.
En attendant, il reste savoureux de constater que ceux qui s’arrogent le monopole de la vertu ont la fâcheuse tendance à ne s’occuper que de la morale des autres.
*𝘌𝘯 𝘤𝘢𝘶𝘴𝘦, 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘭𝘦𝘵𝘵𝘳𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘭’𝘖𝘧𝘧𝘪𝘤𝘦 𝘗𝘶𝘣𝘭𝘪𝘤 𝘥𝘦 𝘭’𝘏𝘢𝘣𝘪𝘵𝘢𝘵 𝘥𝘦 𝘊𝘰𝘳𝘴𝘦 𝘢𝘥𝘳𝘦𝘴𝘴𝘦́𝘦𝘴 𝘢𝘶𝘹 𝘭𝘰𝘤𝘢𝘵𝘢𝘪𝘳𝘦𝘴 𝘥𝘦𝘴 𝘏𝘓𝘔 𝘥𝘦𝘴 𝘲𝘶𝘢𝘳𝘵𝘪𝘦𝘳𝘴 𝘴𝘶𝘥 𝘥𝘦 𝘉𝘢𝘴𝘵𝘪𝘢 𝘥𝘶𝘳𝘢𝘯𝘵 𝘭𝘢 𝘤𝘢𝘮𝘱𝘢𝘨𝘯𝘦 𝘥𝘶 𝘴𝘦𝘤𝘰𝘯𝘥 𝘵𝘰𝘶𝘳