Je me situe à gauche. Ce n’est un secret pour aucun de ceux qui me lisent sur les réseaux sociaux. Et j’ajouterai que si je ne suis ni de la France Insoumise ni communiste, je classerai plutôt à droite une bonne partie de la sociale démocratie.
En tant qu’homme de gauche, je m’oppose donc à la droite. L’opposition est une chose saine et nécessaire dans l’expression du débat démocratique.
Enfin sauf pour certains élus de la majorité municipale dont le maire de Bastia.
Pourtant sans opposition, il n’y a pas de démocratie.
En revanche, je suis un adversaire sans concession de l’extrême droite. Pour moi tout vaut mieux que les partis qui s’en réclament.
En fait, peut être pas tout. En effet, les personnes qui font de la politique sans conviction sont tout autant néfastes.
D’ailleurs, un beau spécimen sévit dans notre quotidien politique. Il s’agit de Julien Morganti. Ce personnage qui se veut leader d’un parti se présente à l’élection législative de la 1ère circonscription de Haute Corse.
Lui, qui est issu de la gauche, a été particulièrement taiseux entre les deux tours de l’élection présidentielle. Il n’a, à aucun moment, appelé à faire barrage à l’extrême droite ou à ne surtout pas voter Marine Le Pen au second tour.
Lui, si friand d’inaugurations, commémorations, célébrations – bref de tout ce qui finit en -tion – pour ne jamais rater une occasion de se faire voir, a été d’une étonnante discrétion pendant 15 jours.
Il a sacrifié tout courage politique sur l’autel d’un calcul bassement électoraliste.
En effet, il a estimé que certains électeurs du rassemblement national dans la 1ère circonscription pouvaient voter pour lui à la législative. Il ne fallait donc pas les « vexer ».
Il rabâche sans cesse sa volonté de rassembler en dépassant les partis politiques.
Les partis qu’il a pris grand soin de trahir. Pardon de «dépasser » donc!
Le PRG, le MCD, LREM s’en souviennent. Il est devenu l’incarnation de l’opportuniste de Jacques Dutronc.
En 2017, il a participé à faire perdre le candidat investi par la République en Marche dont il se revendiquait pourtant.
Seule la rancune de ne pas avoir été investi à l’époque le pousse maintenant à la critique d’Emmanuel Macron tout en « draguant » Edouard Philippe dont le parti s’inscrit pourtant dans… la majorité présidentielle.
Lors du débat du premier tour, il a accusé le député sortant d’être en 2022 à l’opposé de ce qu’il était en 2017.
C’est d’autant plus savoureux que lui c’est du jour au lendemain qu’il se dédit.
Le Julien Morganti d’aujourd’hui n’est pas du tout le même que celui d’hier et sera radicalement différent de celui de demain.
En guise de rassemblement, il nous sert une sorte de tambouille électoraliste dans laquelle il espère que des électeurs de tous les horizons se reconnaîtront.
Un peu pour la gauche, un peu pour la droite, un peu pour les nationalistes et un silence bienveillant à l’égard de l’extrême droite.
A ce niveau là ce n’est plus du rassemblement mais plutôt du foutage de gueule électoraliste.
Julien Morganti ne dit jamais ce qu’il est. Dans sa quête effrénée aux voix, il ne veut être que ce qu’il lui semble que son interlocuteur du moment veut qu’il soit. Et d’une personne à une autre, il n’hésite pas à dire des choses totalement en contradiction sans aucune vergogne.
Il manie le mensonge avec une telle dextérité que la classe politique insulaire se voit dans la nécessité de préparer des démentis avant même qu’il n’ouvre la bouche….
Il serait injuste de ne pas lui reconnaître un certain talent pour le marketing et la communication politique. Le problème est qu’il le met au service de … rien.
Il se vend comme on vendrait des aspirateurs ou des réfrigérateurs.
Il est, ainsi, le digne héritier de certains hommes du passé qui n’attachaient aucune espèce d’importance aux convictions.
Si jeune, il réussit l’exploit de représenter tout ce que j’exécre dans la politique. En effet, dans une élection, il ne s’agit pas de faire triompher un homme mais les convictions qu’il porte. Et le courage politique ne consiste pas à flatter l’électorat mais à le convaincre.
Julien Morganti a fait le choix de la lâcheté politique pour ne pas prendre le risque de perdre une voix.
Seulement la lâcheté n’a jamais permis de construire quoi que ce soit et certainement pas un avenir serein.
Décider c’est avant tout oser décevoir.