A Bastia nous n’avons pas d’Indiens mais quelques cowboys !
Il y a quelques jours, je sortais du parking à pied. Je devais me rendre à ma banque et donc je remontais la place en longeant les terrasses dépeuplées des bars.
Je sentais la chaleur des quelques timides rayons de soleil automnaux sur mon visage. En dehors de quelques badauds, la place était desserte balayée par de légères rafales de vent. Il ne manquait plus que quelques virevoltants pour se croire dans une ville du Far West.
J’avais remarqué cette voiture de la police municipale qui roulait, chose peu commune, sur la partie piétonne le long de l’allée du 173ème RIM. Elle allait dans la même direction que moi.
Je me suis laissé dire qu’ils contrôlaient, à moindre effort, que les conducteurs des voitures garées avaient bien réglé l’horodateur, tels des shérifs du stationnement sur leur monture mécanique !
Profitant de cette liberté en période de confinement, j’ai décidé de griller une cigarette. J’ai donc ôté mon masque pour l’occasion.
C’est alors que je vis la voiture des municipaux brusquement tourner à droite et accélérer dans ma direction. Elle a donc coupé la place en oblique en faisant des appels code-phare.
Je me souviens avoir vu la femme, qui marchait en poussant son landau, prise d’un léger mouvement de panique. Quant à moi, j’ai naïvement tourné la tête pour voir si, derrière moi, il n’y avait pas quelques chenapans qui se livraient à des actes répréhensibles que ces « Starsky et Hutch » nustrale voulaient réprimander.
Mais la voiture pila devant moi. La vitre coté passager se baissa et j’entendis vociférer un « et le masque !! ». Ni bonjour, ni rien !
Et, le masque ?? C’est alors que j’expliquais que j’étais en train de fumer. Qu’il ne me semblait pas que cela soit interdit tout comme consommer un café à emporter que servaient les quelques courageux établissements encore ouverts.
En plein milieu de la plus grande place d’Europe, j’avais sans aucun doute plus de chance de me faire écraser par une voiture que d’attraper la covid !
Voyant, sans doute avec déception, que je ne me soumettais pas à leur injonction, le conducteur éructa un « bon ! Bon ! mais si je reviens et que vous ne le portez pas, je descends et je vous aligne de 135€!»
Je lui ai bien proposé de descendre tout de suite pour « m’aligner » mais la voiture redémarra assurément pour de nouvelles aventures palpitantes !
Amis bastiais, dormez en paix ! Notre cité est bien protégée par nos fougueux municipaux !
Bien loin de moi, l’idée d’associer toute la police municipale à ce comportement isolé, je voudrais simplement rappeler que, même en de telles périodes, la courtoisie n’a jamais tué personne.