Avec 32,06% l’extrême (droite+gauche) est le grand vainqueur de ce 1er tour de l’élection présidentielle 2012. Une répartition 60% extrême droite, 40% extrême gauche. Et, au lieu de s’intéresser à ce qui a poussé les Français à voter les extrêmes, les leaders traditionnels se préoccupent à récolter les reports.
L’insécurité, l’idéal républicain, l’immigration, l’amour de la patrie seront les thèmes abordés pour draguer les « égarés » de l’extrême.
Or, avec 13,5% de la population étaient considérés comme pauvres, c’est-à-dire vivant avec moins de 954 euros par mois, avec un chômage qui explose, notamment, celui des jeunes, avec l’école qui n’est plus porteuse d’une solution d’avenir, il n’y a plus d’idéal républicain.
Comment croire que le désendettement de la France soit la préoccupation de ceux qui gagnent moins de 954 euros par mois. Comment penser que ces jeunes, sans aucune perspective, se soucient de l’insécurité de territoires situés à des centaines de kilomètres de chez eux. Que représente l’euro ou sa valeur pour ceux qui n’ont plus d’espoir ?
Comment prétendre qu’un homme gagnant moins de 954 euros se préoccupe du financement de sa retraite alors qu’il se demande s’il sera un jour retraité ?
Que se passera t il quand l’extrême, toutes tendances, sera majoritaire en France ? Au 2nd tour, ces extrêmes ne seront pas représentés et l’illusion serait de croire que les raisons, qui ont poussé les Français vers ces extrêmes, auront disparu.
La gauche et la droite modérées pourront toujours s’entendre. La gauche et la droite extrêmes jamais.
Il y a une différence entre dire la vérité au peuple et le maintenir dans le désespoir. Il y a une différence entre mentir au peuple et entretenir son espoir.
Le rôle du politique est de donner de l’espoir, de convaincre qu’il existe une solution. A cette condition, les Français seront prêts à faire les efforts nécessaires pour y arriver à la condition d’une répartition équitable de l’effort.
Aucun extrême ne peut prétendre être le réceptacle de la colère du peuple. L’extrême gauche et droite en bénéficient mais la colère n’est pas politisée. Elle se moque des idées véhiculées par une idéologie. Elle se veut destructrice voire anarchiste.
Et, si la montée des extrêmes n’était pas une conclusion mais un signe avant coureur de ce qui se passera si nous continuons à ignorer les raisons qui poussent le peuple à voter ainsi.
Alors, berçons-nous d’illusions en oubliant cette colère qui ne s’exprimera pas au second tour.
Rendormons nous bercés par le doux ron-ron de discours aussi raisonnables qu’inefficaces.
C’est vrai qu’à ne donner aucun espoir, on ne prend aucun risque de décevoir.
Les programmes de chers élus semblent donner beaucoup d’importance aux marchés et, en particulier, aux agences de notations.
Je me demande, tout de même, quelles cotations « standard and poors » ou « moddy’s » auraient donné à la résistance française devant l’occupation